CAMEROUN-BRACONNAGE-LA SONNETTE D'ALARME
Les
récentes saisies de pointes d’ivoire et d’armes opérées dans
les régions du Centre et de l’Est du Cameroun remettent au goût
du jour la problématique du braconnage, qui menace la survie de
l’écosystème faunique.
20
octobre 2014. 34 armes, 180 minutions ainsi qu’une moto et de la
viande provenant des animaux des classes de protection B et C, ont
été saisies dans le parc national de Nki, situé dans
l’arrondissement de Ngoyla, région de l’Est. Un énième coup de
filet à mettre à l’actif des éco-gardes du ministère des Forêts
et de la Faune (Minfof), en collaboration avec les forces de maintien
de l’ordre. L’opération a également bénéficié de l’appui -
technique, financier et logistique - du Fonds mondial pour la nature
(Wwf). La saisie record a été effectuée le 1er
septembre dernier, au poste forestier de Nsimalen. 187 pointes
d’ivoire ont été récupérées. « Le
braconnage des éléphants ainsi que le trafic d’ivoire posent un
danger pour la conservation de la nature, la sécurité et l’économie
locale. Il est très important d’accentuer la pression sur les
braconniers et leurs commanditaires, afin de continuer à protéger
le patrimoine camerounais »,
a souligné Leocadio Salmeron, en charge de la lutte anti-braconnage
au Wwf-Afrique centrale.
D’après
les rapports du Wwf et de l’Union
internationale pour la conservation de la nature (Uicn),
ces « crimes fauniques » sont le fait de braconniers
armés de
kalachnikovs,
et impliqués dans des rebellions et conflits régionaux. Pour le
seul cas du massacre de BoubaNdjidda dans Le Nord-Cameroun en février
2012 (près de 128 éléphants tués), le
Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw) avait
indexé des braconniers en provenance du Soudan et du Tchad. Toujours
est-il que ce sont les réserves forestières qui paient le lourd
tribut. Que ce soit dans la réserve biosphère du Dja ; dans
les parcs nationaux de Kom, Campo Ma’an ; ou encore au
sanctuaire à gorille de Mengame…, plusieurs espèces protégées
sont en péril.
Mobilisation
« La
menace qui pèse sur les éléphants est le fait des braconniers, (…)
qui portent également atteinte à la paix et à la sécurité dans
les régions où ils opèrent. Les combattre efficacement appelle une
action concertée ».
Le président Paul Biya s’exprimait en ces termes, le 5 décembre
2013 à Paris, lors d’une table ronde sur la « Lutte contre
le trafic et le braconnage des espèces menacées d’extinction »,
organisée en marge du Sommet de l’Elysée pour la Paix et la
Sécurité en Afrique. Depuis 2012, des actions ont été prises au
niveau national pour sécuriser les parcs nationaux et aires
protégées. Il s’agit notamment du déploiement des forces de
défense spécialisées dans les zones concernées
[Centre Anti-Terroriste (CAT), le Bataillon d'intervention rapide
(BIR)], du renforcement
des effectifs des éco-gardes, de l’acquisition des ultralégers
motorisés pour la surveillance aérienne des aires protégées.
Sur
le plan sous régional, le Cameroun a signé avec ses voisins, trois
Accords pour lutter contre le braconnage transfrontalier : l’Accord
de Coopération Tri-National de la Sangha, pour les Aires Protégées
entre le Cameroun, le Congo et la RCA ; l’Accord de Coopération
dit Tridom, pour les Aires Protégées situées entre le Cameroun, le
Congo et le Gabon ; l’Accord Tri-National de lutte anti braconnage,
entre le Cameroun, la RCA et le Tchad.

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