ENERGIE: COUPURE D'ÉLECTRICITÉ, LES ÉLÈVES AUX ABOIS
Des resultats
approximatif en perspective. A
deux mois des examens nationaux, bien triste est le décor dans
lequel plusieurs millions de camerounais préparent l'échéance
Il est 19 heures et 30
minutes, le quartier Melen comme la moitié de la ville vient d'être
plongé dans le noir. La grande agitation habituelle qui caractérise
le coin vient de s'évanouir. Ça et là, on s'active à allumer
lampe à pétrole de fortune, bougie et pour les plus nantis une
lampe solaire. Toujours est-il que l'ambiance vient de changer de
couleur. La situation, si elle n'étonne plus personne plonge
Nathalie dans le désarroi.
A 17 ans, Nathalie comme
plusieurs jeunes filles de son âge se prépare à passer son examen
de baccalauréat, examen devant sanctionné sept années passées au
lycée de la cité verte un établissement public de la capitale
Yaoundé. Seulement, jour après jour Nathalie voit ses efforts mis à
mal par des coupures d’électricité à répétition “Je me
demande bien si on a conscience de l'impact que ces coupures peuvent
avoir sur notre préparation, je suis très inquiète quand je vois
l'allure que prennent les choses” confie Nathalie au détour
d’une conversation. Depuis plusieurs mois, les coupures d'énergie
sont devenues légion, il ne se passe plus deux jours sans que des
interruptions impromptues ne viennent gâcher le plan qu'elle s'est
fixée, une mention au baccalauréat.
Le cas de Nathalie n'est
pas isolé. Suzanne 16 ans, élevé au lycée Général Leclerc voit
en cette situation une sorte de complot “ Je ne sais pas ce que
c'est gens d'Eneo -compagnie d'electricité au cameroun-nous veulent,
chaque année c'est la même chose et depuis rien ne change, on
dirait qu'ils ont un plan contre nous en tous cas qu’ils fassent ce
qu’ils veulent nous on va réussir quoi qu'il fasse”.
Les coupures
d'électricité meublent au quotidien la rubrique frustration de la
vie de nos concitoyens, avec au passage un survoltage qui ne laisse
pas indiffèrent les appareils électroniques dont l'origine chinoise
n'est pas de nature à les permettre de supporter les livraisons en
guirlande d'énergie, du moins quand il y en a. Si la capitale est
l'enfant privilégié dans cette situation, avec des livraisons plus
ou moins récurrentes, il faut dire qu’à l'intérieur du pays, le
malaise est encore plus perceptible.
A Essé petite bourgade
située à une soixantaine de kilomètre de la capitale, dame lumière
s'est éteinte depuis plus de 21 mois. Les plots des lampadaires
servent désormais de nid pour des oiseaux. Les infrastructures
électrique abimées par l'usure du temps et le manque d'entretien
ont cédé il y a belle lurette. Il y a peu, les populations d'un
petit village du sud ouest du pays ont manifesté leur exaspération.
Barrant les routes en scandant l'hymne national. De telles situations
se ruminent dans plusieurs endroits du pays. Dans certaines régions
la sous alimentation en énergie affecte également la fourniture en
eau. Outre l'éducation qui prend ainsi un sérieux coup, les
services de santé ne sont pas en reste.les agents de vaccination
sont contraints de marché sur plusieurs kilomètres avec leur stock
de vaccin dans des glacières
A deux mois des examens
nationaux, bien triste est le décor dans lequel plusieurs millions
de camerounais préparent l'échéance. Les mêmes causes produisant
les mêmes effets, il est fort probable que les résultats de cette
année soient aussi médiocres que ceux des années précédentes.
Obligeant l'office en charge de la gestion des examens et concours de
revoir sa copie et d'attribuer des notes spéculatives questions de
ré-booster la faible moisson. C'est ainsi que des camerounais
reçoivent une formation au rabais car il faut le reconnaître même
les enseignants éprouvent du mal à préparer leurs leçons. On se
souvient que dans des conditions similaires les résultats de la
session 2015 se traduisaient par les pourcentages suivants. .
Baccalauréat55,53%,
probatoire 41,16%
BEPC 58,62
%.
Ainsi, plusieurs milliards de francs représentant les
efforts du contribuable camerounais sont investis dans l'éducation
chaque année pour des piètres résultats.
Mais que faire ?
Quand on sait que le
Cameroun dispose actuellement d’une capacité installée d’un peu
plus de 1100 MWest loin de satisfaire les
besoins en énergie du pays, et que malgré la livraison prochaine de
plusieurs barrages on reste loin du compte. Le match semble joué à
l'avance pour Nathalie et ces autres jeunes malgré tout l'espoir
demeure et la témérité est de mise. On se bat comme on peut et se sont pas les alternatives qui manquent, de toute évidence sous peu la lumière brillera sur la vérité.

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